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quelques theories de la traduction

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Message par nanouche Sam 3 Avr - 20:07

L’approche de Catford

Pour Catford, la traduction est une opération entre langues, c'est-à-dire un processus de substitution d'un texte dans une langue par un autre texte dans une autre langue (1965 : 1). Cette conception de la traduction amène Catford à poser l'équivalence comme étant au centre de la pratique et de la théorie de la traduction :

« A central problem of translation-practice is that of finding TL [target language] translation equivalents. A central task of translation theory is that of defining the nature and conditions of translation equivalence » (Catford 1965 : 21).

Catford distingue deux types d'équivalence : l'équivalence textuelle et la correspondance formelle. L'équivalence textuelle est toute forme de texte cible dont l'observation permet de dire qu'elle est l'équivalent d'une forme de texte source (1965 : 27), tandis qu'il y a correspondance formelle lorsque les différentes catégories de la langue cible occupent la même place que celles de la langue source.

Catford distingue également la traduction réduite («restricted translation»), par opposition à la traduction totale («total translation»), définie comme «replacement of SL textual material by equivalent TL textual material, at one level» (1965 : 22). Cette notion de traduction réduite désigne l’équivalence aux niveaux phonologique, graphologique, grammatical ou lexical. Ce type de traduction présente très peu d’intérêt pour la traduction qui, comme les thérociens conviendront par la suite, porte en général sur des textes.

Selon Catford, la traduction peut s’avérer impossible, et il distingue deux situations : l’intraduisibilité linguistique et l’intraduisibilté culturelle. L’intraduisibilité linguistique provient de l’absence d’équivalents dans la langue cible et l’intraduisibilté culturelle renvoie à l’absence d’éléments culturels de la langue source dans la culture de la langue cible. Après analyse, Catford ramène l’intraduisibilité culturelle à l’intraduisibilité linguistique, car dit-il :

« to talk of ‘cultural untranslatability’ may be just another way of talking about colloquial untranslatability : the impossibility of finding an equivalent collocation in the TL. And this would be a type of linguistic untranslatability. » (Catford 1965 : 101).

Une telle attitude amène Catford à envisager le processus de traduction sous l’angle linguistique, même s’il reconnaît que les différences linguistiques reflètent les différences culturelles. Les écarts («shifts») constatés dans la traduction sont la conséquence directe de la divergence entre équivalence formelle et équivalence textuelle : «By ‘shifts’ we mean departures from formal correspondence in the process of going from the SL to the TL» (Catford : 73). Il distingue deux types d’écart : les écarts de niveau («level shifts») et les écarts de catégorie («category shifts»). Les écarts de niveau concernent, par exemple,
l’expression d’éléments grammaticaux de la langue source en éléments lexicaux dans la langue cible et vice versa. Quant aux écarts de catégories, ils traitent des changements intrasystémiques qui peuvent intervenir lors du processus de traduction au niveau de la structure, de la classe, d’unité ou de rang.

De toutes les théories linguistiques de la traduction, celle de Catford a rencontré le moins de succès, parce qu’elle est trop axée sur le système linguistique au lieu de l’usage qu’on en fait. Malgré la distinction entre correspondance formelle et équivalence textuelle que Catford établit, il n’arrive pas à percevoir que cette différence provient du lien étroit entre langue et
culture, et que, par conséquent, on ne saurait réduire la traduction à un transfert purement linguistique. Les écarts dans la traduction («translation shifts») que constate Catford constituent une description des résultats du processus, plutôt que d’une théorisation pouvant servir dans l’activité traduisante.

L’approche de Catford représente les théories ayant une conception linguistique et mécaniste de la traduction qui non seulement ne correspond pas à la pratique, mais bien souvent conduit à l’impossibilité de la traduction entre deux langues.

L’approche de Vinay et de Darbelnet

L’ouvrage Stylistique comparée du français et de l'anglais (1958) de Vinay et Darbelnet parut pour la première fois en anglais en 1995 sous le titre de Comparative Stylistics of French and English. A Methodology for Translation (une traduction et une édition de Sager et Hamel). Cette édition est une version révisée de celle de 1958 avec l’appui de J.-P. Vinay, le seul survivant des deux auteurs. Cette édition anglaise est intéressante dans la mesure où elle constitue un texte parallèle indépendant, qui ne se considère pas comme une traduction
(1995 : 11). Dans une note, les éditeurs, eux, parlent de «traduction et de nouvelle édition».

Mais force est de constater que l’édition anglaise se base toujours sur la même conception linguistique de la traduction. Aussi toutes nos références porteront-elles sur cette édition. Vinay et Darbelnet tentent de développer dans leur ouvrage une approche de la traduction à partir d'une étude comparative du français et de l'anglais. Ils estiment que la traduction, le passage d'une langue A à une langue B, relève d'une discipline de nature comparative. Le but d’une telle discipline est d'expliquer les procédés impliqués dans le processus de traduction et de faciliter sa réalisation par la mise en relief de lois valables pour les deux langues en présence (1995 : 4). La discipline susceptible d'expliquer le mécanisme de la traduction n'est rien d'autre que la stylistique comparée selon Vinay & Darbelnet.

La stylistique comparée est fondée sur la connaissance de deux structures linguistiques ancrées dans deux cultures qui, par nature, appréhendent la réalité de façon différente. Pour Vinay et Darbelnet, traduction et stylistique comparée sont indissociables et toute comparaison doit porter sur des données équivalentes. Il existe un lien étroit d'interdépendance entre traduction et stylistique :

« The procedures of the translator and the comparative stylistician are closely linked, if in opposite senses. Comparative stylistics begins with translation to formulate its rules ; translators use the rules of comparative stylistics to carry out translations » (Vinay & Darbelnet 1995 : 5).

Parmi les rôles qu'ils assignent à la traduction, il y a celui de la comparaison de deux langues. La traduction permet de mener des recherches sur le fonctionnement d'une langue par rapport à une autre et c'est en cela que l’étude de la traduction est une discipline auxiliaire de la linguistique (Vinay & Darbelnet 1995 : 9). Leur conception de la traduction repose sur la linguistique saussurienne qui fait la distinction entre langue et parole :

« Langue refers to the words and expressions generally available to speakers, quite independent of the use they make of them. Once we actually speak or write, these words belong to parol e » (Vinay & Darbelnet 1995 : 15, les caractères gras sont des auteurs).

L'émetteur d'un message utilise les ressources de la langue pour transmettre un message qui est personnel et imprévisible. Cette distinction entre langue et parole permet aux auteurs de soutenir que les difficultés liées à la traduction proviennent de la parole plutôt que de la langue.

Cependant, Vinay et Darbelnet notent que la langue nous étant donnée comporte des servitudes et des options qui sont respectivement la grammaire et la stylistique. Il appartient donc au traducteur de faire la part des choses entre ce qui est imposé au rédacteur et ce qui relève de son libre choix. Servitudes et options opèrent sur trois plans : le lexique, l'agencement et le message. Elles sont à la base des différentes stratégies possibles de traduction. Pour Vinay et Darbelnet, il en existe deux : la traduction directe ou la littérale et la traduction oblique. La traduction directe consiste à transposer les éléments de la
langue source dans la langue cible, mais lorsque la transposition s’avère impossible à cause des différences structurelles et métalinguistiques entre langue source et langue cible, la traduction oblique s’impose (Vinay & Darbelnet 1995 : 31).

Les procédés de traduction directe sont le calque, l’emprunt et la traduction littérale. Comme leur nom le suggère, les procédés de traduction directe permettent le passage direct d’un texte vers une autre langue. Cela est généralement possible lorsque la langue de départ et la langue d’arrivée partagent des catégories parallèles sur le plan lexical ou structural.
Les procédés de traduction oblique sont la transposition, la modulation, l’équivalence et l'adaptation. Ils sont utilisés lorsque le passage du texte de départ vers la langue d’arrivée n’est pas possible par voie directe. Ils peuvent être défini comme suit :

-L'emprunt est considéré comme le plus simple de tous les procédés de traduction. Il peut être lexical, syntaxique ou sémantique. L’emprunt lexical est le plus facile à reconnaître. Comme son nom l’indique, il consiste à emprunter ou à utiliser, dans la langue d’arrivée, un terme qui est étranger à celle-ci. L’emprunt syntaxique est aussi facile à reconnaître. Il s’agit en fait d’une forme syntaxique propre à une langue étrangère.
-Le calque est un type d’emprunt qui consiste à calquer la langue étrangère sur le plan lexical ou syntaxique. Le calque lexical introduit de nouvelles expressions. Le calque syntaxique, quant à lui, engendre des textes comportant des structures étrangères à la langue d’arrivée.
-La traduction littérale est la réexpression mot à mot du texte de départ dans la langue d’arrivée. Son emploi peut conduire à des résultats acceptables ou inacceptables, selon que le traducteur tient compte de ses possibilités et des limites de ce procédé.
-La transposition consiste à remplacer une partie du discours par une autre en ayant soin de ne pas en changer le sens. Ce remplacement affecte généralement les espèces
grammaticales du discours. Elle est utilisée tant en traduction qu’à l’intérieur d’une même langue.
-La modulation consiste à introduire dans le message une variation dans le point de vue. Cette variation est introduite en remplaçant une partie du discours par une autre. La modulation est utilisée afin que le message traduit soit conforme au génie - aux usages -
de la langue d’arrivée.
-L’équivalence : les auteurs appellent équivalence la traduction des proverbes, des clichés et des idiotismes par des proverbes, des clichés et des idiotismes équivalents dans la langue d’arrivée.
-L’adaptation est le procédé qui consiste à adapter une situation à une autre lorsque celle
qui est décrite dans le texte de départ n’existe pas dans la langue d’arrivée, ou lorsqu’elle
ne correspond pas aux us et coutumes des destinataires de la traduction.
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Message par nanouche Sam 3 Avr - 20:09

L’approche de Mounin

Les conceptions linguistiques qui aboutissent à l’intraduisibilité d’une langue à l’autre parce que chaque langue, comme le soutiennent de nombreux linguistes à l’instar de Whorf, découpe la réalité de façon différente et unique. Tout en adhérant à la thèse selon laquelle la langue représente une vision particulière du monde, Mounin (1963) a réussi à démontrer que la traduction n’est pas qu’un transfert linguistique.

Il ne s’agit pas pour Mounin de nier la réalité linguistique de la traduction, mais de prouver que celle-ci comporte des aspects «non- linguistiques» et «extra-linguistiques» (1963 : 16). Ceux qui ont conclu très vite à l’intraduisibilité entre langues sont partis du fait que le sens sur lequel porte la traduction dépend de l’énoncé linguistique. À partir de la critique saussurienne du sens, Mounin (1963 : 40) montre que «la saisie des significations... est, ou peut être difficile, approximative, hasardeuse». Mais la difficulté à saisir le sens n’implique pas pour Mounin l’impossibilité d’une théorie ou d’une pratique de la traduction car, relève-t-il, malgré les différentes visions du monde qu’exprime la diversité linguistique, il existe des universaux linguistiques, anthropologiques et culturels qui sous-tendent les significations dans les langues: «Les universaux sont les traits qui se retrouvent dans toutes les langues – ou dans toutes les cultures exprimées par ces langues» (Mounin 1963 : 196).

En ce qui concerne les systèmes linguistiques, il existe, selon Mounin, des traits universels qui rendent la traduction possible pour peu que le traducteur envisage une autre possibilité d’accéder aux significations des autres visions du monde, à savoir la voie ethnographique. Mounin entend par ethnographie «la description complète de la culture totale d’une communauté» et la culture elle-même est considérée comme «l’ensemble des activités et des
institutions par où cette communauté se manifeste» (1963 : 233). La connaissance de la culture de la langue source permet d’identifier les situations communes à la culture de la langue cible et partant de rendre la traduction possible. Pour Mounin, ce qui compte dans la communication, ce sont la situation et les différences linguistiques notamment, qui, syntaxiquement, relèvent de l’arbitraire du signe :

« La traduction est un cas de communication dans lequel, comme dans tout apprentissage de la communication, celle-ci se fait d’abord par le biais d’une identification de certains traits d’une situation, comme étant communs pour deux locuteurs. Les hétérogénéités des syntaxes sont «court-circuitées «par l’identité de la situation » (Mounin 1963 : 266).

Pour Mounin (1963 : 236), la traduction nécessite la connaissance de la langue et la connaissance de la culture dont cette langue est l’expression. Cependant, cette approche n’aborde pas des questions aussi pertinentes que la fonction de la traduction. Cette remarque comporte deux aspects : d’un côté, la typologie des textes et leurs fonctions et de l’autre côté la fonction que l’on entend faire jouer à la traduction dans la culture de la langue cible. Une théorie de la traduction ne peut éviter de s’interroger, d’une part, sur la typologie des textes et de leurs fonctions et, d’autre part, sur la fonction de la traduction dans la culture réceptrice.

Une autre critique liée à cette première concerne la situation comme le seul invariant auquel se réfèrent le message en langue source et le message en langue cible. Mounin passe sous silence l’hypothèse où la situation serait différente.

Par ailleurs, l’approche de Mounin reste sous l’influence du concept de l’équivalence que cache mal l’idée d’identification de situation commune et d’universaux entre langues et cultures. Mounin (1963 : 278) finit par prendre à son compte la conception de Nida selon laquelle «la traduction consiste à produire dans la langue d’arrivée l’équivalent naturel le plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la signification, puis quant au style» [sic]. Une telle conception montre pourquoi, pour Mounin, la traduction nécessite la connaissance de la culture de la langue source. Cependant, elle consacre, comme les approches basées sur l’équivalence, la domination de la culture du texte source sur celle du texte cible.

L’approche de Nida

Il existe sans doute plusieurs approches sociolinguistiques de la traduction. Mais Nida est sans conteste le plus connu. Il constitue sans doute l'un des personnages les plus importants du XXe siècle en matière de théorie et de pratique de la traduction, en particulier biblique. Les fondements de sa théorie de la traduction se nourrissent à plusieurs sources : linguistiques, sociolinguistiques, culturelles et surtout théologiques.

Nida (2001 : 111 distingue essentiellement trois approches théoriques de la traduction : philologiques, linguistiques et sémiotiques. Dans cette classification, il range son approche parmi les approches linguistiques, en insistant toutefois sur la dimension culturelle de son approche. Toutefois, il faut souligner que Nida est un auteur particulièrement prolifique, dont il serait impossible d’aborder tous les écrits. Dans le schéma classique qui envisage la traduction comme étant celle d’une langue source vers une langue cible, Nida abandonne les notions «cible» (target) et «langue cible» (target language) au profit de celles de «récepteur» et de «langue réceptrice». Pour Delisle (1984 : 56) qui range également la théorie de Nida dans la catégorie des théories sociolinguistiques, l’utilisation d’une telle terminologie témoigne du souci de l’auteur de rattacher sa théorie de la traduction à celle de la théorie de la communication et d’adapter le message biblique à la mentalité de chaque peuple.

La traduction ne peut être perçue en termes purement linguistiques aux yeux de Nida (1969 : 130) : «Linguistic features are not the only factors which must be considered. In fact, the «cultural elements» may be even more important». De ce fait, Nida est certainement parmi les tout premiers qui ont pris leurs distances vis-à-vis du débat entre traduction «littérale» et traduction «libre» qui a prévalu depuis les origines de la traduction jusqu'au XXe siècle.
Cependant, il est nécessaire de distinguer dans l’approche de Nida une évolution d’une théorie linguistique vers une théorie sociolinguistique de la traduction. Au départ, sous l’influence de Chomsky qui dominait la linguistique avec sa grammaire générative dans les années 1960, Nida développe une théorie linguistique de la traduction qu’il tente d’ériger en science :

When we speak of "science of translating", we are of course concerned with the descriptive aspect ; for just as linguistics may be classified as a descriptive science, so the transference of a message from one language into another is likewise a valid subject for scientific description (Nida 1964 : 3).

Pour Nida, le traducteur doit avoir une approche générative de la langue, la clé devant lui fournir le moyen de générer le texte cible :

« A generative grammar is based upon certain fundamental kernel sentences, out of which the language builds up its elaborate structure by various techniques of permutation, replacement, addition, and deletion. For the translator, especially, the view of language as a generative device is important, since it provides him first with a technique for analysing the process of decoding the source text, and secondly with a procedure for describing the generation of the appropriate corresponding expressions in the receptor language » (Nida 1964 : 60).

Étant donné que les langues sont fondamentalement différentes les unes des autres en ce qui concerne le sens des symboles qui la composent ou l'organisation de ces symboles eux-mêmes, Nida en conclut qu'il ne saurait y avoir de correspondance absolue entre langues. C'est bien une telle approche qui a conduit Nida à définir le processus de traduction comme suit :

« Translating [which] consists in producing in the receptor language the closest natural equivalent to the message of the source language, first in meaning, and secondly in style » (Nida 1969 : 12).

Nida envisage deux types d'équivalence : l'équivalence formelle et l'équivalence dynamique qui peuvent influencer la manière de traduire. L'équivalence formelle accorde une importance à la forme et au contenu du message. Ce type de traduction est tourné vers le texte source. Quant à l'équivalence dynamique, dont Nida lui-même est partisan, elle vise à exprimer de la façon la plus naturelle possible le message en prenant en compte la culture du destinataire du
message. Elle cherche à produire chez le destinataire du texte cible un effet équivalent à celui produit chez le destinataire du texte source :

« Dynamic is therefore to be defined in terms of the degree to which the receptors of the message in the receptor language respond to it in substantially the same manner as the receptors in the source language. This response can never be identical, for the cultural and historical settings are too different, but there should be a high degree of equivalence response, or the translation will have failed to accomplish its purpose » (Nida 1969 : 24).

La théorie de Nida et son concept d'équivalence sont sans doute guidés par des considérations pratiques et d'ordre religieux. Et il n’est pas réaliste de demande au destinataire de la traduction d’un texte produit dans un contexte et un espace culturellement et historiquement différents de réagir au message de la même façon que le destinataire du texte source.

Nul doute que Nida, en introduisant les concepts d'équivalence formelle et d'équivalence dynamique, a réussi à changer le cours des débats dans le domaine de la théorie de la traduction qui demeure hantée par la dichotomie entre traduction mot à mot ou littérale et traduction sens pour sens.

Venuti (1995), estiment qu'il veut imposer à chaque culture étrangère la transparence, approche prônée pour la traduction dans la culture anglo-américaine.
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Message par nanouche Sam 3 Avr - 20:16

L’approche interprétative

L’approche interprétative, associée à l’ESIT (École supérieure d’interprètes et de traducteurs de Paris), propose une théorie qui s’applique essentiellement à la traduction orale mais également, selon ses partisans, à la traduction écrite et à tout genre de texte. Elle est fondée sur le processus d’interprétation, de déverbalisation et de reformulation. Pour les partisans de cette approche, appelée également théorie du sens, la démarche à suivre consiste à bien
comprendre le sens du texte original et à l’exprimer dans la langue d'arrivée. Ils aboutissent ainsi à identifier la théorie interprétative à une traduction par équivalences contrairement à la traduction linguistique qui serait une traduction par correspondances. Lederer (1994 : 51) différencie les deux en ces termes :

«les premières s’établissent entre des textes, les secondes entre des éléments linguistiques, mots, syntagmes, figements ou formes syntaxiques.»

S’inspirant de la théorie du sens, Durieux (1988) propose des principes de traduction valables quelles que soient les langues concernées et quels que soient les thèmes. Pour Durieux (1988 : 24), «sont de nature technique les textes traitant de sujets techniques, technologiques et scientifiques». La spécificité de la traduction technique est l’importance de la recherche documentaire entre la phase de compréhension de l’original et celle de sa ré-expression dans la langue cible. La recherche documentaire est nécessaire, car elle permet la compréhension du sens du texte à traduire sans laquelle on ne peut envisager la ré-expression : «On ne peut réexprimer correctement et clairement que ce que l’on a préalablement compris» (Durieux 1988 : 39).

La démarche préconisée par la théorie interprétative est inspirée de l’herméneutique qui, à l’origine, concerne l’interprétation des textes sacrés. Pour Delisle (1984 :70), également partisan de cette théorie, «l’interprétation n’est rien de moins qu’un dialogue herméneutique s’établissant entre le traducteur et le texte original». Cette approche a été introduite dans la théorie de la traduction par Steiner (Shuttleworth & Cowie : 69) à travers ce qu’il appelle le mouvement herméneutique, qui recommande le découpage de l’acte de traduction en mouvement herméneutique décomposé en quatre phases : «trust», «aggression», « incorporation» et «restitution» (Steiner : 1992).

Le modèle proposé par Durieux, qui se veut universel, est également problématique en ce qui concerne la didactique de la traduction technique. En effet, la recherche documentaire dans la langue cible comme un moyen d’appréhender le sens du texte source est difficile dans le contexte des langues africaines où l’écriture est un phénomène relativement récent et où l’oralité continue d’être le principal moyen de communication.

Mais l’approche interprétative de la traduction, étant basée sur la théorie du sens, ne tient pas compte des représentations culturelles qui déterminent le sens. Cette approche qui accorde une place centrale au sens néglige non seulement l’adaptation de la traduction au public cible, mais également ne s’intéresse pas à la fonction de celle-ci.


L’approche de Vermeer et Reiss ( theorie de Skopos)

L’approche fonctionnelle, connue sous le nom de «Skopostheorie» (Reiss et Vermeer 1984), situe l’opération traduisante dans le contexte d’une théorie de l’action qui dit que toute action reçoit son sens du but auquel elle tend. Il en découle que c’est la finalité de la traduction qui fournit les critères à respecter. Selon le donneur d’ordres, il peut y avoir changement de la finalité d’un texte ou maintien de cette finalité. Un maintien de la fonction – qui est le cas de loin le plus fréquent – entraîne aussi un maintien de l’effet produit sur le récepteur du texte.


La théorie du skopos fait partie de la théorie sur l’action traductionnelle proposée par Holz-Mänttärri qui perçoit la traduction comme une sorte particulière d’action traductionnelle basée sur un texte de départ. Le terme skopos, d’origine grecque, signifie but ou objectif et a été introduit pendant les années 1970 par le théoricien allemand Hans J. Vermeer comme un terme technique désignant le but du texte d’arrivée et de l’action traduisante. S’appuyant sur le principe selon lequel tout type d’action traductionnelle, et par conséquent la traduction elle-même, peut être considéré comme une action, Vermeer postule que toute action a un but ou une fonction et que, par conséquent, la traduction peut elle aussi avoir un but particulier.

Toute action amène un résultat, une situation nouvelle ou un événement et, vraisemblablement, un nouvel objet. L’action traductionnelle génère pour sa part un texte d’arrivée, que Vermeer appelle translatum.

Il est à remarquer que dans cette théorie, le but ou skopos du translatum peut être différent de celui du texte de départ. Vermeer précise que « le texte de départ et le texte d’arrivée peuvent différer considérablement l’un de l’autre, non seulement dans la formulation et la distribution du contenu, mais aussi dans leur buts respectifs, lesquels déterminent la façon dont le contenu est arrangé ». La théorie du skopos se concentre surtout sur le but de la traduction, lequel détermine les méthodes de traduction et les stratégies devant être employées pour arriver à un résultat fonctionnellement adéquat.

Vermeer précise que le processus qui mène au translatum doit être précédé d’un processus de négociation selon lequel celui qui commande la traduction explique au traducteur le but de la traduction et les conditions dans lesquelles la traduction doit être réalisée, y compris l’échéance et les honoraires. Le traducteur est l’expert en action traductionnelle; il est le seul responsable de la réalisation de la tâche qui lui a été confiée et du résultat escompté. Ainsi, une fois que le traducteur connaît bien la fonction du texte d’arrivée, le texte de départ devient une partie de sa tâche et devient le point de repère à partir duquel il établira la hiérarchie des éléments qui façonneront le texte d’arrivée.

Remarquons ici le nouveau statut donné au texte de départ. Il est certes le point de départ dans la production du translatum, mais son obtention dépend foncièrement de la fonction ou du skopos qu’il aura dans la culture réceptrice. Remarquons également que le principe de la théorie du skopos peut être appliqué de trois façons et peut donc avoir trois dimensions. Il peut s’appliquer : a) au processus de traduction, et par conséquent au but de ce processus; b) au résultat de la traduction et, par conséquent, à la fonction du translatum; et c) au mode de traduction, et par conséquent à l’intention de ce mode.

Pour comprendre le dernier point du paragraphe précédent, rappelons que la théorie du skopos combine des éléments de la théorie sur les types de textes de Reiss. Cette théorie associe un mode ou procédé de traduction au type de texte à traduire.

Vermeer précise que le skopos ne s’applique pas seulement à une action complète - au texte entier - mais aussi, dans la mesure du possible, à des portions d’actions, c’est-à-dire à des parties du translatum que Vermeer appelle sub-skopoi, si cela s’avère nécessaire ou souhaitable. Cette théorie, qui situe la traduction dans le contexte de la sociolinguistique pragmatique, a été critiquée par ceux qui postulent que toutes les actions n’ont pas un objectif.

Vermeer précise qu’une action n’ayant pas de but ne peut être considérée comme une action. La littérature est souvent prise comme un exemple de texte n’ayant pas de but précis. Vermeer précise qu’un poème peut être le résultat d’un moment d’inspiration, et n’a donc pas à proprement parler de fonction. Toutefois, il précise que le simple fait d’écrire ce poème devient une action, car la personne aurait pu décider de ne pas l’écrire.

Ne serait-il pas juste d’invoquer ici la fonction esthétique? Si à cela l’on ajoute la publication d’un tel poème, il va sans dire qu’il y a là un but, quel qu’il soit. Comme le signale Louis Jolicoeur, la publication d’un ouvrage a comme but de donner au lecteur la possession du texte en question.

Vermeer attribue un but ou une intention même au mouvement l’art pour l’art; soit l’art créé pour l’amour de l’art. Vermeer rappelle que ce mouvement se voulait une réaction contre l’idéalisme, ce qui lui confère un but précis. Le deuxième type de critique de la théorie du skopos est quelque peu similaire au premier. Certains prétendent que ce ne sont pas toutes les traductions qui ont un but. À cela, Vermeer répond en utilisant la même logique : une traduction n’ayant pas de but ou de fonction ne saurait être une traduction dans le cadre de la théorie du skopos.

Quelqu’un qui entreprend une traduction, le fait soit de sa propre initiative, soit parce que quelqu’un le lui demande. Dans les deux cas, il s’agit bien d’une action. D’autres critiques de cette théorie portent sur le fait que la théorie de Reiss et celle de Vermeer traitent de phénomènes différents et ne devraient pas être reliées à une même théorie. Par ailleurs, le terme translatum est considéré comme un terme qui ne contribue en rien au développement de la traductologie et pourrait être substitué par des termes existants, tels que texte d’arrivée ou traduction.

L’approche fonctionnaliste, et notamment la théorie du skopos, a permis à la
traductologie de prendre une nouvelle dimension. On est bien loin aujourd’hui des anciennes prescriptions qui voyaient le texte de départ comme la norme qui détermine la fonction du texte d’arrivée. Cette théorie reconnaît au texte traduit sa propre identité et ses propres circonstances. Comme le signale si bien Munday, elle reconnaît la possibilité d’obtenir des traductions différentes d’un même texte selon la fonction du texte d’arrivée.

Dans la pratique, il arrive souvent que des textes soient traduits à des fins différentes de celles qui ont motivé la création du texte de départ. Cela est vrai surtout dans le monde des affaires ainsi que dans le domaine juridique.


source:translationland.blogspot.com (Synthèse de deux recherches: «La traduction médicale du français vers le mooré et le bisa : Aperçu des théories et des méthodes de traduction » de Lalbila Aristide Yoda et «L’équivalence en traduction juridique » de Gladys Gonzalez Mattews (thèse de doctorat).
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Message par Fritz Lun 5 Avr - 20:17

et ben dis donc, voilà qui est très intéressant merci beaucoup. Je vais lire et vous dire ce que j'en pense.

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